dimanche 31 mai 2009

L'épidémie du BlackBerry

Il va sans dire que la nouvelle tendance va aux téléphones intelligents. La toute nouvelle mode « smartphone » gagne de plus en plus de terrain en Amérique, et ce, depuis déjà quelques années. Pour les néophytes en la matière, le téléphone intelligent est en quelque sorte le croisement entre l’ordinateur portable et le téléphone cellulaire. Équipé d’un microprocesseur, d’un écran couleur de qualité supérieure et d’une mémoire vive considérable, le « smartphone » possède l’amalgame des avantages de l’ordinateur, et tout ça en format réduit. Toutes ses composantes technologiques lui permettent l’envoi de courriels, l’utilisation de cartes routières, le téléchargement de fichiers sous divers formats, et encore… Évidemment, plusieurs modèles se disputent le marché comme le populaire BlackBerry, le prestigieux iPhone ou encore l’efficace HTC. Plusieurs affirment qu’il y aura des changements importants en ce qui concerne la tarification des téléphones intelligents puisque plusieurs nouveaux joueurs alimenteront la concurrence dès l’été prochain. Selon La Presse Canadienne, « la popularité grandissante des logiciels d’application fera de 2009 l’année des téléphones intelligents ». (2008 : En ligne, 1er par.)

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Hors de tout doute, cette nouvelle mode technologique a une influence capitale dans le monde des communications publiques puisqu’elle constitue en elle-même une des formes les plus poussées de communication. D’abord, les téléphones intelligents intéressent plusieurs géants de l’information puisqu’il s’agirait de l’outil de prédilection pour les grands consommateurs d’actualité. Ainsi, les utilisateurs de « smartphones » pourront être au parfum des nouvelles les plus chaudes en se branchant à l’aide de leur tout nouveau gadget. L’interactivité fait également partie des caractéristiques du service : « les utilisateurs peuvent faire des recherches, sauvegarder et évaluer les articles et photographies proposés par les groupes d’information ». (La Presse Canadienne, 2009 : En ligne, 2e par.)  Bien que l’application ne soit pas gratuite, celle-ci est offerte à un prix ridiculement bas, soit 3,68 $ par année pour avoir accès à une quantité incommensurable d’information. Pour Kevin McIntosh, directeur de publication numérique des journaux de Transcontinental, « l’application est idéale pour les consommateurs voraces de nouvelles que les consommateurs de BlackBerry tendent à être ». (dans La Presse Canadienne, 2009 : En ligne, 15e par.) Certes, cette nouvelle technologie ne laisse pas les journalistes indifférents puisqu’il s’agit là de l’arme idéale pour la destruction finale des médias écrits. Pourquoi le consommateur achèterait un journal alors que les nouvelles les plus récentes sont maintenant les plus accessibles, et ce, pour seulement 3,68 $ par année?

Au-delà du domaine de l’information, le téléphone intelligent représente un créneau des plus intéressants aux yeux des publicitaires. Ce petit appareil technologique est l’endroit idéal pour la diffusion d’une annonce publicitaire puisque celui-ci permet à l’annonceur de cibler son public de manière extrêmement précise. Selon Dagenais, le publicitaire peut viser de façon très pointue ses destinataires puisque celui-ci est en mesure de connaître le profil du propriétaire du mobile. (2008 : 450) De plus, la firme de marketing Access 360 Media prétend que 40 % des coupons transmis par cellulaires seraient utilisés auprès des jeunes alors qu’à peine 2 % des coupons en ligne le sont. (dans Dagenais, 2008 : 458)

Après s’être allié au domaine de l’information et à celui de la publicité, le « smartphone » détient même une place importante dans le secteur des relations publiques puisqu’il semble être l’outil de communication idéal de certaines personnalités publiques. Pour le président des États-Unis, Barack Obama, envoyer des courriels à l’aide de son BlackBerry est un moyen d’échapper aux pièges du pouvoir et par le fait même, de garder le contact avec les gens. (dans L'express, 2009 : En ligne, 4e par.) Bien que son immense attachement envers son BlackBerry ait semé la controverse, Obama refuse littéralement de se départir de cet outil révolutionnaire lui permettant de communiquer de manière tout à fait contemporaine. Toutefois, certains croient que le téléphone intelligent est facile à pirater, et qu’il ne serait pas prudent, voire peu professionnel de communiquer des informations aussi importantes à l’aide de cet instrument. Aux yeux du président américain, il n’y a pas d’inquiétude à avoir puisque tout ce qui est communiqué par l’intermédiaire de son téléphone est selon lui, digne d’être immédiatement rendu publique. De plus, Obama affirme que son téléphone lui permet de gagner son propre capital de sympathie américaine en parlant à de « vrais Américains ». (dans Infos, 2009 : En ligne,  2e par.) Le BlackBerry serait-il le futur intermédiaire entre l’État et les citoyens? Les grands chefs d’État n’auront-ils bientôt qu’à envoyer un courriel à l’aide de leur téléphone pour rendre une décision publique officielle?


L’évolution rapide de la technologie soulève de nombreuses inquiétudes. La popularité grandissante des téléphones cellulaires force une fois de plus la société à s’adapter à de nouvelles formes de communications parfois étonnantes. Force est de constater que la nouvelle tendance Web qu’amènent les téléphones intelligents rend la tâche de plus en plus facile aux publicitaires. Il semblait pourtant évident que l’amalgame d’applications qu’offrent les téléphones intelligents aurait un jour ou l’autre poussé les publicitaires à exploiter ce nouveau marché à la fois technologique et moderne. Personnellement, je cautionne entièrement cette dernière technique publicitaire puisqu’elle a suivi le déroulement normal des choses, elle a su s’adapter au courant actuel et suivre une évolution nécessaire. Comme le dit Dagenais, le téléphone portable est devenu le nouvel « eldorado » des annonceurs en raison de son utilisation massive d’envergure mondiale : « partout dans le monde son utilisation se fait de manière massive par toutes sortes de public ». (2008 : 450) Avec les nouveaux téléphones intelligents, l’usage d’Internet est si perfectionné qu’il devient de plus en plus agréable et aisé de consulter l’immensité qu’offre le Web.

Toutefois, je suis de celles qui prônent la conservation de nos médias écrits, il n’est donc pas nécessaire de préciser que je m’oppose catégoriquement à l’accès aux journaux électroniques pour une aussi modique somme. Dans tous les cas, je crois que nous devrions protéger de manière impérative nos médias écrits, car leur possible extinction ne saura qu’être désolante pour la société entière. Bien que l’ère électronique ait ses avantages, rien ne saura remplacer un bon vieux journal! 

En ce qui concerne le domaine des relations publiques, je crois que la nouvelle approche proposée par le nouveau président des États-Unis est des plus intéressantes. Selon Bernard Dagenais, les relations publiques trouvent leur raison d’être dans l’idée que pour avoir le privilège d’exister dans une société, il faut se faire respecter et que pour cela, il est impératif de savoir se mettre en valeur. Il précise également que tout être public ne peut vivre sans échange constant avec son milieu. (2007 : 12) Je crois ainsi que cette simple justification supporte entièrement l’approche de Barack Obama. Puisque le monde est en perpétuelle évolution, il est tout à fait souhaitable d’utiliser de nouveaux procédés communicatifs de type novateur dans le but de se démarquer. Il est important, voire capital de savoir s’ouvrir et de savoir accepter les nouvelles approches qui nous sont proposées, et ce, même si elles peuvent sembler étranges au premier coup d’œil. 

Tout bien considéré, la multiplication presque excessive des téléphones intelligents amène de nouvelles réalités technologiques parfois déroutantes. Bien que certaines peuvent sembler moins acceptables que d’autres, il est primordial de bien comprendre l’évolution des choses, de comprendre que la progression technologique nécessite un certain niveau d’adaptation autant du côté des communicateurs que du côté des récepteurs. En effet, avec la grande augmentation des « smartphones », les grands maîtres communicateurs n’ont eu guère le choix  de s’accommoder aux nouvelles tendances dans le but de survivre à leur tour.  À l’heure où les téléphones cellulaires foisonnent à une vitesse folle, il est tout à fait normal de constater que les grands domaines des communications publiques s’y adaptent. Toutefois, nous devons nous demander si les conséquences reliées à ces changements techniques ne sauront qu’être positives pour notre société. Nous devons nous demander s’il est véritablement nécessaire d’anéantir les nouvelles « palpables » au profit du Web, s’il est souhaitable de transformer notre appareil cellulaire en matraquant publicitaire… Quelles proportions prendront ces nouveaux changements? Ne serait-il pas de banaliser la communication que de la limiter constamment au virtuel? 

Sources:

Dagenais, Bernard. 2008. La Publicité: Stratégie et placement média. Québec: Presses de  l'Université Laval. 542 p.

Dagenais, Bernard. 2007. Le métier de relationniste. Québec : Presses de l’Université Laval. 249 p.

Finance et investissement. 2008. « Les téléphones intelligents ». En ligne. < http://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/les-telephones-intelligents/a/19577/1>. Consulté le 25 mai 2009.


Infos. 2009. « Obama garde son BlackBerry et son mail ». En ligne. <http://www.infos-du-net.com/actualite/15082-Obama-Blackberry-macbook.html>. Consulté le 25 mai 2009.

 

Les Affaires. 2008. « 2009: l'année des téléphones intelligents ». En ligne. < http://www.lesaffaires.com/article/0/technologies/2008-12-30/487340/2009--lanneteacutee-desetquotteteacuteleteacutephones-intelligentsetquot.fr.html >. Consulté le 25 mai 2009. 

 

Les Affaires. 2009. « Les médias se tournent vers les téléphones intelligents ». En ligne. <http://www.lesaffaires.com/article/0/technologies/2009-04-06/491458/les-meteacutedias-se-tournent-vers-les-teteacuteleteacutephones-intelligents.fr.html>. Consulté le 26 mai 2009.


L’express. 2009. « Obama pourra garder son BlackBerry ».En ligne. <http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/obama-pourra-garder-son-blackberry_735332.html>. Consulté le 25 mai 2009. 


jeudi 14 mai 2009

Le déterminisme technologique

Depuis quelques années, la vitesse à laquelle se développe les technologies d'information en a intéressé plusieurs. Marshall McLuhan, professeur de littérature anglaise à l'Université de Toronto, s'intéressa entre autre à l'influence des médias dans une société donnée. Selon ce grand maître des communications, toute l'importance accordée à un message repose entièrement sur le médium servant à sa diffusion. D'où la célèbre citation « le message, c'est le médium ». ( McLuhan dans Maigret, 2003: En ligne, 2e par.)

Le déterminisme technologique a donc représenté le noyau même de ses recherches. On entend ici pas déterminisme technologique toute forme d'influence reliant développement technique et développement social. Suivant une perspective déterministe, la société n'aurait aucune influence sur les changements techniques, au contraire, celle-ci serait influencée par le développement technologique. (Wikipédia, 2009: En ligne) McLuhan prétend à ce sujet que ce n'est pas au niveau des idées et des concepts que la technologie a ses effets c'est plutôt les rapports des sens et les modèles de perception qu'elle transforme peu à peu sans recontrer la moindre forme de résistance. ( dans Maigret, 2003: En ligne, 2e par. ) Selon lui, la société ne détiendrait aucun rôle influent dans le développement technologique de l'information. Les outils de communication ne seraient que l'unique prolongement de nos sens.

En ce qui me concerne, je partage également l'idée que la société n'influence en aucun cas l'évolution technique. La situation est plutôt inverse, les technologies d'information sont quant à elles très déterminantes en ce qui concerne l'évolution sociale. Le changement rapide de ces techniques force les individus à s'adapter, à cotoyer perpétuellement la nouveauté et à devoir s'y empreingner.

L'arrivée d'Internet en a bousculé plus d'un, et il ne s'agissait là que d'un début puisque tout ce qui en dérive nécessite une adaptation énorme pour plusieurs individus. Certains n'arriveront même jamais à suivre le courant actuel, ils n'arriveront jamais à comprendre pourquoi leur bulletin de nouvelles est diffusé en HD ou encore, pourquoi la plus grande variété d'informations se trouve sur Internet et non à la télévision. Tous ces changements bousculent la société dans son ensemble puisqu'ils infligent à tous ses individus une progression souvent marquante.


Sources:

Maigret, Éric. 2003. « McLuhan et déterminisme technologique. Le prophétisme du village global » in Sociologie de la communication et des médias. Paris: Armand Colin, pp. 101-109. [En ligne] URL: http://www. changements.com.ulaval.ca/module1/maigret101-109.php. Consulté le 14 mai 2009.

Wikipédia. 2009. « Déterminisme technologique ».[En ligne] URL: http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9terminisme_technologique. Consulté le 13 mai 2009.